L'autonomie alimentaire de La Réunion
LA VARIABLE DE L'AUTONOMIE ALIMENTAIRE DE LA RÉUNION : LA CONSOMMATION
La variable de l’autonomie alimentaire à La Réunion n’est pas une question de production, c’est avant tout une une question de consommation.
Comme indiqué précédemment, l’autonomie alimentaire de l’île n’est pas notre sujet premier. Notre objectif est la sécurité alimentaire.
Cependant, les confusions peuvent être nombreuses sur ces sujets. Aussi, il nous semble alors important d’aborder ces sujets afin de clarifier toutes nos positions.
L'autonomie alimentaire de La Réunion
MANGER PÉI ET LES PRIORITÉS
Sans cohésion, sans compréhension et sans acceptation du caractère insulaire de notre territoire, l’autonomie alimentaire ne sera qu’un rêve illusoire.
Il est nécessaire que l’île quitte sa position extrémiste actuelle consistant à consommer du riz majoritairement à tous les repas. Nous devons varier notre alimentation de sorte que nous puissions consommer du songe avec notre cari poulet, des patates douces avec notre rougail.
Pour être simple et direct, voici par ordre d’importance et selon Riz Réunion, les grandes pistes de travail et les acteurs qui y sont liés vis à vis de notre autonomie alimentaire :
- La diversification dans la consommation. Acteur concerné : le consommateur.
- La lutte contre le gaspillage alimentaire. Acteur concerné : le consommateur et les collectivités (hopitaux, écoles entres autres)
- Modération dans nos rendez-vous festifs (Exemple : éviter de réaliser 7 caris différents dans 1 festin familiale). Acteur concerné : le consommateur
- La production et la diversification agricole. Acteurs concernés : le producteur + transformateur + État = Structuration de filières.
Le quatrième volet ne peut fonctionner que si les trois précédents sont installés.
L’agriculteur est un professionnel qui vit de la production végétale ou animale qu’il met en place. S’il ne trouve personne pour acheter du songe (à manger avec le cari du Dimanche), il ne plantera pas de songe. C’est un professionnel comme un autre, il ne plantera que ce qui se vendra.
L'autonomie alimentaire de La Réunion
L'IMPORTATION N'EST PAS LE DÉMON QUI HANTE LE RÊVE RÉUNIONNAIS
Comme cité ci-dessus, nous devrions nous concentrer davantage sur ce que nous mettons dans nos assiettes que d’examiner l’intérieur des cales de bateaux.
Si nous accordions de façon naturelle, notre alimentation à ce qui pousse facilement sur notre île, nous ne verrions pas l’importation d’un si mauvais œil.
- Pensons que nous sommes sur une île en plein océan avec un territoire agricole limité qui subit chaque année des phénomènes météologiques conséquents qui anéantissent les productions (cyclone).
- Pensons que les principales variétés de riz dans Le Monde ne pousse majoritairement qu’en saison des pluies (en période cyclonique donc).
- Pensons également que nos surfaces agricoles se réduisent considérablement chaque année du fait de l’urbanisation.
En prenant en compte ces divers éléments primaires, nous devrions pouvoir travailler/échanger sereinement avec les pays producteurs autour de nous.
Produisons le maximum que nous pouvons tout en entretenant une collaboration durable avec les pays producteurs.
L'autonomie alimentaire de La Réunion
ET LA CANNE À SUCRE ?
La canne à sucre a toute sa place à La Réunion.
Notre gâteau patate, que serait notre pittoresque dessert si l’on aurait plus de sucre pour l’agrémenter ? Aurait-il le même succès ?
Le kayamb, emblèmatique instrument de notre Maloya, est créé à partir de fleurs des cannes à sucre séchées. Si on enlève la canne, on importerai des fleurs de canne depuis nos pays voisins pour créer nos kayamb ?
Ne jetons pas la canne à sucre avec le rhum de son bain. Celle-ci produit 20% de notre électricité, nous avons besoin d’elle.
La question qui se pose est sur la place que cette culture prends sur le territoire car effectivement, en cas de difficulté majeure, nous n’avons encore jamais vu de réunionnais manger un bâton de canne à sucre avec son cari poulet.
